Enceinte à 12 ans, elle doit demander à la Court Suprême le droit d’avortement

Cette histoire d’une petite fille, adolescente, a fait polémique dans tout le pays. Meme si le danger de la grossesse pour sa santé, physiquement et mentalement, est reconnu , il a fallu attendre que la plus haute instance de l’Etat du Queensland reconnaisse ce risque et autorise enfin un recours à une IVG, plus de 2 mois après.

Tout comme aux Etats-Unis, le droit à l’avortement en Australie dépend de la législation fédérale qui ne l’autorise pas en fonction des mêmes raisons selon les Etats. Dans le Queensland, au nord-est du pays, il peut être pratiquer en cas de non-viabilité du bébé après la naissance et de mise en danger de la vie ou bien de la santé physique et mentale de la maman. C’est exactement ce risque qui a été invoqué par une adolescente de 12 ans, enceinte d’un garçon du même âge, par ses parents et par plusieurs médecins l’ayant suivie, sauf que la procédure médicale n’a pas pu être réalisée immédiatement car il a fallu attendre l’aval de… la Cour Suprême, jusqu’à qui a dû remonter l’affaire.

Emotionnellement fragile, cette adolescente avait déjà fait plusieurs fugues, s’était déjà auto-mutilée et avait tenté à deux reprises de mettre fin à ses jours. Apprenant sa grossesse involontaire et non-désirée, son père et sa mère ont craint qu’elle ne récidive ils ont, en accord avec elle, demandé à ce que soit pratiquée une IVG d’abord auprès d’un médecin généraliste, puis auprès d’une assistante sociale, de deux pédiatres et un psychiatre qui ont tous conclu qu’il s’agissait de la meilleure solution pour protéger la collégienne. Mais ces démarches et leur accord n’ont pas suffi pour lancer une procédure et son cas a dû être porté auprès de la Cour Suprême, la plus haute instance, pour qui l’autorisation des parents ne suffisait pas pour un avortement. Le juge a voulu s’assurer que la jeune fille était assez « mature » pour prendre cette décision.

Le mois dernier, le juge Duncan McMeekin a enfin reconnu qu’il était dans le meilleur intérêt de « Q », l’adolescente, d’interrompre sa grossesse, après 9 semaines, l’intervention de la justice ayant pris un mois. « Ma principale inquiétude était qu’elle exprime son propre avis et non pas celui qu’elle sentait devoir donner à cause de la pression exercée par d’autres, explique le magistrat dans la rapport d’audience. Je suis satisfait du fait qu’elle ait exprimé une opinion indépendante concernant ce qu’il y a de mieux pour elle. » Cette affaire, très médiatisée en Australie mais aussi ailleurs dans le monde, a relancé le débat autour de la loi sur l’avortement limité du Queensland et été utilisée comme argument de choix en faveur de son assouplissement. Le gouvernement fédéral ne s’est toutefois pas exprimé sur le sujet.

Source : Auféminin