Une expérience magique pour cette femme: j’ai arrêté le sucre pendant un an : -6 kilos et peau lumineuse

LE PLUS. Un petit dessert en fin de repas ? Un sucre dans son café ? Danièle Gerkens y a renoncé pendant un an, et en a fait un livre intitulé « Zéro Sucre ». Après des débuts chaotiques, la journaliste a réussi à se défaire de cette habitude et a constaté des résultats inattendus sur sa santé. Elle nous raconte son expérience.

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Pendant un an, je n’ai pas mangé de sucre. J’ai éliminé tous les sucres simples (qu’on appelait avant sucres rapides).

Je n’ai plus mangé de sucre brut, chocolat, crèmes glacées, crèmes desserts, yaourt sucrés, pâtisseries, viennoiseries, gâteaux, et évidemment tout ce qui est nourriture transformée, où le sucre est omniprésent.

J’ai conservé les sucres complexes (ou lents), et j’ai donc continué à manger des pâtes, du boulgour, des légumineuses etc…

Pourquoi me lancer dans une telle expérience ?

Le sucre responsable de tous les maux chez les Anglo-saxons

 D’abord, j’ai une histoire familiale qui fait que je suis sensibilisée aux soucis de santé et au diabète. Ensuite, je suis passionnée depuis toujours par tout ce qui touche à l’alimentation, et à « Elle » je travaille depuis quelques années sur les sujets santé et société.

 J’ai remarqué que ce sujet « no sugar » montait depuis longtemps dans les médias anglo-saxons. Selon eux, le sucre est responsable d’énormément de maladies et de maux.

 J’aime vulgariser des sujets qui me paraissent importants et j’avais envie d’un projet plus vaste. Je me suis dit qu’il fallait tester, sur une durée suffisamment longue pour qu’on puisse constater des effets. Un an est une période symbolique.

 Un peu comme arrêter la cigarette

 Je ne vais pas mentir, au départ, cela a été laborieux. Je ne suis pas une grande consommatrice de sucre, mais j’en consommais quand même plusieurs fois par jour : au petit déjeuner, à la fin du déjeuner en dessert, et le soir, en terminant mon repas par un gros morceau de chocolat.

 J’avais beau ne pas sucrer mon thé, j’avais quand même une consommation non négligeable.

 Les deux premiers mois, il a fallu que mon organisme s’habitude à ce changement soudain. D’après ce qu’on m’a dit, cela m’a fait le même effet que lorsqu’un fumeur arrête la cigarette. Il y a eu des hauts et des bas, des craquages et des frustrations.

 Un teint plus lumineux

 Et puis, après huit premières semaines, les effets positifs sont arrivés. Au niveau du teint, plus lumineux. Mon blanc d’œil était plus blanc, j’avais l’impression d’avoir la peau en meilleur état. Mon esthéticienne m’a dit que la peau nettement plus propre et les pores plus serrés.

 Au bout de ces deux mois, le voyant sucre ne s’allume plus. Je n’en avais plus du tout envie. Je n’y pensais même plus.

 Au bout d’un an, j’ai perdu six kilos. J’en pesais 66 au départ, et j’en pèse aujourd’hui 60,5. Mon poids ne fluctue plus.

 Je n’ai plus de coup de barre. Plus de fringales, presque plus de sinusites et mes terribles allergies aux pollens ont disparu.

 Au cours de cette année, j’ai appris que manger un petit déjeuner trop sucré provoque une baisse de glycémie violente quelques heures plus tard, en dessous de la normale. Alors qu’avec un petit déjeuner salé, on n’oscille plus toute la journée, et la glycémie est stable.

 Mon palais a changé : on trouve des saveurs sucrées dans des produits alors qu’elles vous échappaient avant. Les tomates, le lait… Aujourd’hui, je trouve ça extrêmement sucré.

 Regarder les étiquettes

 Ce mode de vie a changé mon quotidien mais n’a pas non plus été si contraignant : je cuisine beaucoup et j’adore ça. J’ai toujours fait mes courses au marché et chez des petits producteurs et commerçants. Ça ne m’a pas fait peur. J’ai simplement regardé les étiquettes un peu plus qu’avant.

 Je n’ai pas non plus imposé ma façon de manger à ma famille. Ma fille, qui avait 7 ans au départ, a d’abord paniqué quand j’ai annoncé mon intention de ne plus manger de sucres, alors qu’elle n’est pas non plus bec sucré elle-même.

 Mais au final, comme j’ai cuisiné moins de pâtisseries et de desserts (même pas 15 en un an), elle a réduit aussi d’elle-même et naturellement sa consommation de sucre.

 Non à l’aspartame

 Durant cette période, je ne me suis pas tournée vers l’aspartame, qui me laisse perplexe. J’ai intégré trois édulcorants dans ma cuisine, mais à faibles doses pour ne pas stimuler l’envie de sucré :

 -la stevia, mais elle est très difficile à utiliser et laisse un goût de métal dans la bouche lorsqu’on l’utilise pure

-le sirop de riz que l’on peut cuire, ce qui est pratique

– le xylitol fait à partir de l’écorce du bouleau

 Je n’ai jamais eu peur d’une carence quelconque, car le sucre n’apporte rien, ni vitamines, ni minéraux, surtout lorsqu’il est blanc. C’est ce qu’on appelle des calories vides.

 Surtout un plaisir normatif

 On m’a souvent dit que j’avais retiré tout le plaisir de ma vie. Dieu merci, le plaisir n’est pas que buccal. Je crois seulement que j’ai retiré un plaisir social et normatif. C’est dérangeant car ne plus manger de sucre remet en cause quelque chose de totalement intégré dans le quotidien, des rituels scandant l’année religieuse (Noël, Pâques), le calendrier social (mariage, baptême, dîners) et les anniversaires.

 Mais pour moi, cela a été libérateur : j’ai été capable de le faire, j’ai été capable de marquer mon indépendance vis-à-vis de ce produit. Ça nourrit une belle confiance.

 Je ne veux pas être un gourou « no sugar » : je pense juste qu’il faudrait passer du « sucre partout et tout le temps » au « sucre que je veux quand je veux ».

 Moins, c’est mieux, c’est l’idée du concept de « slow sugar ».

 Je reste attentive

 J’ai réintégré le sucre très légèrement dans mon alimentation depuis un mois et demi. Je constate que c’est comme si la « pensée sucre » était remontée de quelques étages, qu’elle était plus proche de la surface, qu’elle rôdait. Ça ne m’inquiète pas, mais je reste attentive.

C’est définitivement quelque chose auquel on est très sensible. Et qui laisse supposer qu’on pourrait très peut facilement reglisser dans une (sur)consommation de sucre.

nouvelobs