Les cinq trucages présumés dénoncés par une ancienne candidate: Koh-Lanta

Ella Gbezan a participé à l’édition 2011 de Koh-Lanta. Dans un livre à paraître ce jeudi, elle fait des révélations fracassantes sur l’émission. Sur l’île déserte, au cours des épreuves ou lors du montage de l’émission, voici cinq tricheries présumées qui ont retenu l’attention de L’Express.

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Aventure humaine certes, mais émission de télé-réalité avant tout. Dans un livre publié ce jeudi, Ella Gbezan raconte les coulisses de l’édition 2011 de Koh-Lanta à laquelle elle a participé. Intitulé La face cachée de mon Koh-Lanta (éditions La boîte à Pandore), son ouvrage entend notamment rétablir un certain nombre de vérités et lever le voile sur certaines pratiques douteuses de la production.

Si la jeune belge de 29 ans se défend « de cracher dans la soupe » et dit n’avoir aucune rancoeur, son initiative a déjà été critiquée par un certain nombre de personnes. A commencer par Martin, un ancien candidat qui, sur Twitter, a lancé: « Ella qui va sortir un livre? Tu as fait quelle saison de #KohLanta déjà? #ridi­cule #pitoyable #lamen­table ». Lors de l’émission, Ella a terminé quatrième, aux portes de la finale. Une expérience enrichissante, mais qui ne serait pas exactement celle que l’on a vue à l’écran.

De la nourriture plantée sur l’île par la production

  • Ce que l’on voit à l’écran. Pour survivre, les candidats doivent se débrouiller par leurs propres moyens. Hormis le riz mis à leur disposition, ils n’ont pas d’autre choix que se nourrir avec ce qu’ils trouvent sur l’île, c’est-à-dire poissons, fruits, manioc et canne à sucre.
  • Ce que l’on ne voit pas, selon Ella. D’après l’ancienne participante, trouver de la canne à sucre sur l’île de Raja Ampat n’est pas le fruit du hasard. Elle évoque dans son livre une plantation « made in Production ». Autrement dit, la canne à sucre -denrée essentielle pour les aventuriers sur le camp- aurait été plantée par l’équipe technique avant l’arrivée des candidats, pour que ces derniers « ne meurent pas de faim ». Une décision de la production qui, d’après Ella, est une conséquence de la période de tournage. « Nous ne pouvions en avoir naturellement étant donné que ce n’était pas la bonne saison. La nature nous impose ses propres règles et il est difficile, voire impossible, de les contourner sans un peu tricher. » Une partie du manioc aurait également été fournie par la production.

Plus loin dans le livre, la jeune femme reconnaît toutefois à quel point la vie sur l’île est difficile. Et assure que la production laisse les candidats, la plupart du temps, en autonomie. « Notre aventure à Koh-Lanta n’est pas truquée en matière de survie. Nous perdons énormément de poids et nous vivons effectivement dans des conditions extrêmes. »

Une arrivée moins spectaculaire qu’à la télévision

  • Ce que l’on voit à l’écran. Dans le premier épisode, les 20 candidats doivent rejoindre la côte sur un radeau. Ils se relayent chacun leur tour pour pagayer et ainsi faire avancer plus vite l’embarcation. Certains aventuriers, comme Ella, font le choix de sauter à l’eau et pousser le radeau par derrière. La tâche n’est pas simple: la distance à parcourir est importante et chaque candidat dispose de son sac à dos, imbibé d’eau.
  • Ce que l’on ne voit pas, selon Ella. Face à la difficulté de l’exercice, le radeau aurait été tiré par un bateau à moteur de la production pour rapprocher les candidats de la plage. « Nous étions au milieu de l’océan depuis longtemps. Nous savions que la côte était encore très loin ». Ella évoque également une autre mise en scène de la production: celle qui consiste à voir arriver les candidats au pas de course juste avant les épreuves. Il n’en est rien. Ils se rendent en fait sur le lieu de l’épreuve en bateau. Une fois sur place, ils doivent attendre le feu vert du réalisateur pour se mettre à courir afin de « donner du dynamisme au début de l’épreuve. »

De l’aide de la production durant les épreuves

  • Ce que l’on voit à l’écran. Lors de la deuxième épreuve d’immunité, l’équipe rouge et l’équipe jaune s’affrontent pour de pas finir au conseil et éliminer l’un des leurs. Elles doivent pour cela nager jusqu’à une pirogue, défaire sous l’eau les noeuds qui l’a retiennent, avant de la ramener jusqu’à la plage. Une fois l’opération réalisée, les candidats doivent allumer une vasque en lançant des torches enflammées. Malgré le retard accumulé dans l’eau par l’équipe rouge, à laquelle appartient Ella, l’équipe jaune s’impose de peu grâce aux lancers.
  • Ce que l’on ne voit pas, selon Ella. La jeune femme dénonce l’intervention d’un membre extérieur durant cette épreuve. Elle raconte qu’en réalité l’équipe jaune a rencontré de grandes difficultés sous l’eau pour défaire ses noeuds. Et que pour leur venir en aide, un plongeur de la production est intervenu. « Les jaunes disaient qu’ils avaient un souci et n’y parvenaient pas eux-mêmes. Cette injustice me reste toujours en travers de la gorge. J’avais défait deux ou trois noeuds sur quatre pour l’équipe. J’y avais presque laissé mes dents et mon souffle. » Autre trucage présumé, selon la candidate amère: la vasque de l’équipe adverse ne s’est pas allumée de façon aussi spectaculaire qu’à l’écran. Seules quelques fumées s’y seraient dégagées.

Des coups de pouce sur la vie de camp

  • Ce que l’on voit à l’écran. A leur arrivée sur l’île, les candidats doivent construire une cabane avec les moyens dont ils disposent. Ils utilisent pour cela des feuilles de palmier, du bois, des branches… De même, ils doivent parvenir à allumer eux-mêmes le feu, en frictionnant un bout de bois avec une corde par exemple. Ils doivent ensuite veiller sur celui-ci tout au long de l’aventure malgré les éléments extérieurs.
  • Ce que l’on ne voit pas, selon Ella. En réalité, ils auraient bénéficié de coups de pouce de la production. Les intempéries étant trop pénibles, notamment la nuit, des bâches en plastique auraient été fournies aux candidats. La production leur aurait demandé en contrepartie de camoufler cette protection avec des feuilles de palmier pour que cela ne se voit pas à l’écran. « La production a eu pitié de nous », résume Ella. De même, l’équipe technique n’aurait pas rechigné à rallumer le feu si celui-ci s’était éteint à cause de la pluie ou durant leur absence.

Des questions parfois orientées

  • Ce que l’on voit à l’écran. A chaque conseil, les candidats doivent éliminer l’un des leurs en se basant sur un certain nombre de critères: le mérite, l’alliance avec tel ou tel candidat, la stratégie… Tout semble dépendre d’eux.
  • Ce que l’on ne voit pas, selon Ella. A en croire l’ex-candidate, la production s’amuserait parfois à influencer les votes. Elle ne cite en revanche qu’un exemple: l’un des cameramen aurait posé une question très orientée à Gégé, l’un des candidats, pour influencer son vote. A propos d’un « comportement agressif » d’une autre candidate, le membre de la production lui aurait demandé: « Que vont penser vos filles si elles vous voient cautionner » cela? Sans aller en profondeur, Ella dénonce « une orientation du jeu » de la part de la production et assure avoir été rappelée à l’ordre pour ne pas être allée dans la direction souhaitée.