Cette jeune allemande de Berlin, adopte Betty, un American Stafford Shire terrier d’un an, c’est le coup de foudre. Elle adore sa petite chienne, qui est très affectueuse avec tout le monde. En 2010, Karine décide de passer ses vacances à Marseille et d’emmener sa chienne Betty, alors âgée de deux ans. Elle ne se doutait pas que, là-bas, son pire cauchemar deviendrait réalité.
Alors qu’elle est installée à la terrasse d’un restaurant, dans la cité phocéenne, Karine se rend à l’intérieur pour régler rapidement l’addition. Mais quand elle ressort, à peine 5 minutes plus tard, Karine ne voit plus Betty. Elle pense d’abord que sa chienne s’est enfuie. Elle l’appelle en hurlant dans la rue, espérant qu’elle revienne. Jusqu’à ce qu’un homme lui explique qu’un jeune est venu et lui a volé son chien, devant des dizaines de témoins. Karine se rend à la police mais n’obtient aucune aide de la part des autorités. Elle passe le reste de ses vacances à essayer de retrouver Betty. Mais sans succès. Et c’est la mort dans l’âme qu’elle doit se résoudre à rentrer en Allemagne sans son chien adoré, redoutant déjà le pire pour Betty.
Car les vols des Stafford Shire Terrier sont malheureusement très courants. Contrairement aux idées reçues, ce sont des chiens très doux et sociables qui ne deviennent agressifs que s’ils sont stimulés dans ce but. Mais ce sont de lointains cousins des pitbulls terriers utilisés dans les combats de chiens. C’est exactement ce qui est arrivé à Betty.
Pendant cinq longues années, la petite chienne inoffensive est enfermée et forcée de se battre dans des arènes improvisées contre des molosses dressés pour tuer. Si les combats de chiens sont interdits en France et constituent un délit grave depuis 2006, la pratique n’a, malheureusement, toujours pas disparu entre des gangs de voyous. En outre, Betty a largement été utilisée pour la reproduction : à de très nombreuses reprises, elle a été engrossée pour donner naissance à des pitbulls, une race très recherchée pour les combats.
Après cinq ans, la petite chienne de sept ans était tellement épuisée des combats et des grossesses à répétition qu’elle n’avait plus aucune utilité pour le gang. Les voyous l’attachent donc dans un champ et l’abandonnent là. Mais des passants repèrent le chien et préviennent SPA de Marseille, précisant que c’est un chien méchant.
En avril 2015, la SPA récupère le chien. Les militants de l’association remarquent qu’elle a des traces de morsures et des mamelles pendantes, preuve qu’elle a été utilisée dans les combats et qu’elle a beaucoup allaité. Rapidement, ils essaient d’identifier son propriétaire. Mais la chienne n’a aucun tatouage permettant de l’identifier. Elle ne possède qu’une puce, qui est illisible en France.
Pendant un mois, la SPA travaille d’arrache-pied pour remonter jusqu’à la source de la puce. Et à force de détermination, ils finissent par tomber sur Karine. Même après cinq ans, la jeune allemande n’a pas oublié son chien. Pendant toutes ces années, elle s’est demandée comment allait sa chienne et si elle était encore vivante. Lorsque Karine reçoit un appel de la SPA, lui disant que son chien a été retrouvé, elle n’en revient pas : “Je suis restée bouche bée, je n’arrivais plus à parler et j’ai éclaté en sanglots”, se souvient-elle.
Sans aucune hésitation, elle grimpe dans sa voiture et parcourt plus de 1 000 kilomètres pour retrouver Betty. Tout le long du chemin, elle se demande si sa petite chienne va la reconnaître après tous les traumatismes qu’elle a subis. Mais Betty a immédiatement reconnu sa maîtresse et s’est précipitée sur elle, comme pour la remercier d’être venue la sauver. Les retrouvailles sont pleines de joie et de larmes !
“Combien auraient fait le déplacement pour un chien perdu il y a 5 ans ? Très peu”, relate un bénévole de la SPA, ému de voir que l’amour entre cette Allemande et son chien n’a pas été écorché malgré 5 ans de séparation et de souffrances.
Betty a finalement pu rentrer chez elle en Allemagne où elle a enfin retrouvé son foyer après cinq ans de calvaire
